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dimanche 16 janvier 2011

Retour sur 2010, en français cette fois, Hadopi et la musique

En 2010, la pire chose qui soit arrivée en France en musique c'est bien sûr la mise en application de la loi Hadopi. Pour ce qui est de la musique elle-même, malheureusement il s'est pas passé grand chose à mon avis, mais pour son industrie et son avenir en général, Hadopi est la dernière d'une longue liste d'erreurs faites par l'industrie du disque, et cette loi aura malheureusement un impact négatif sur la création puisqu'il risque de ne bientôt y avoir plus grand monde pour la financer.


La plus grosse erreur à mon sens a été tout simplement de perdre autant de temps sur la loi, sa mise en application, et en même temps d'avoir cru qu'elle pourrait sauver une industrie mourrante. En effet, il s'est passé pas loin de deux ans entre les débuts de la mission Olivennes qui a donné naissance à l'idée de la riposte graduée et le vote de la loi, puis encore un an avant le départ des premiers mails en septembre dernier. Pendant tout ce temps les dirigeants des labels ont débattu, vendu, et attendu le passage de la loi, laissant de plus en plus de côté le développement de nouveaux modèles économiques, disant à qui voulait l'entendre, qu'une fois que la "piraterie" serait réprimée, tout irait mieux. Pendant ce temps les responsables des départements digitaux ont continué à demander des avances conséquentes aux nouvelles plateformes, à payer TMG (maintenant responsable de la collecte d'adresses IP pour l'Hadopi) pour déployer des "solutions anti-piratage", en somme le train-train quotidien et la fuite en avant.

Pour la rentrée 2010, notre cher gouvernement nous a donc gratifié des premiers e-mails d'avaertissement, non sans accrocs. Plus d'un an après la date prévue, ces premiers mails sont partis, et, et,  et... Ben pas grand chose, les ventes numériques, augmentent peu malgré le coup de pouce de la carte musique-jeunes, les ventes physiques continuent à s'effondrer, et l'industrie se demande toujours comment elle va survivre.

Et pourquoi c'est le pire? Ben parce que on a pondu une loi qui prend les consommateurs pour des criminels, qui surveille et filtre notre activité sur internet, et tout ça en oubliant que les moyens les plus utilisés pour pirater des contenus sont le streaming, le direct-download, et BitTorrent, aucun n'étant couvert par la Hadopi. Ah oui, et en plus ce sont les labels qui paient en grande partie pour le déploiement de cette formidable "solution" technique, se donnant encore moins de moyens pour faire quelque chose de neuf qui pourrait rendre l'illégal obsolète.

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